Misewary Gartua [Pirate] [Validé]

Un regard et une crinière de sang, ce sont souvent ces détails qui sont le plus souvent cités lorsque l’on parle du fringant jeune homme. Celui-ci les assume aujourd’hui parfaitement, mais ce ne fut pas toujours le cas. Il faut dire que cette couleur évocatrice de malheur n’attire rarement la faveur des gens, bien le contraire même. Des sourcils finement taillés en pointe venaient sertir ce regard de braise, passablement caché par une crinière longue et flamboyante. Ses cheveux sont justement étrangement fin, ceux-ci ondulant au moindre courant d’air donnant un air mystique à son propriétaire. Une fine cicatrice vient barrer une des perles ténébreuses lui servant d’yeux en passant par ses fines lèvres bien peu rosies, résultat d’un combat de bar ayant mal tourné. Son teint de mort contrastait grandement avec ses attraits hauts en couleurs.

Une certaine aisance se dégageait de cet homme ni trop grand ni trop petit, il imposait un maximum de respect à ses congénères avec un minimum de mot. C’était assez ironique dans un sens car celui-ci ne cherchait absolument pas à s’imposer, tout du moins presque jamais, à moins que le destin ne lui demande … Le destin justement, pour ce jeune homme la vie n’est qu’un jeu régie par cette étrange entité, celle-ci lui dicte ce qu’il peut ou ne peut pas faire lorsqu’il ne préfère pas prendre de décision. Le destin est symbolisé chez lui par une pièce d’or qu’il semble trainer depuis le berceau. Cet objet, bien que banal pour beaucoup de ceux qui l’ont croisé, est la chose la plus chère aux yeux de l’homme, avec son arme ramassée sur le cadavre de son maitre.

Ses mains fines et longues jouent compulsivement avec cette pièce à longueur de journée avec une aisance sans pareille. Il le fait maintenant sans y penser, c’était devenu une sorte de toc au fil du temps. Ce geste passablement anodin, lui permet néanmoins de se concentrer correctement.

En effet, suite à certains soucis, le jeune homme à développé une dépendance à l’alcool et lorsqu’il reste trop longtemps sans en consommer, celui-ci voit sa mains prise de tremblement incessant ne pouvant être calmés que par ce qu’il sait faire le mieux, manier sa pièce. Il essais d’en consommer aujourd’hui le moins possible, mais ça reste compliqué pour lui car une dépendance ne se soigne pas si facilement.

Sa démarche est passablement mole et d’un rythme singulier. Son sens de l’orientation n’est pas des plus grands, mais il retrouve toujours son objectif. De nature peu bavarde, il préfère se débrouiller par lui-même, quitte à dépasser certaines limites, mais comme il le dit si bien, les limites sont faites pour que des gens comme lui les traverses.

Il n’est ni fondamentalement bon, ni fondamentalement mauvais, il se définit lui-même de neutre. Le destin lui dit comment il doit réagir à certains actes qui le laissent de marbre, bien qu’une partie de lui sache qu’il faille parfois aider. Il ne restera néanmoins pas observateur d’une scène qui ne lui convient pas, avec l’accord du destin ou non, mais cela dépend beaucoup de son humeur du jour.

La nuit s’installait sur le village petit village cerné par le vaste océan dont les vagues s’écrasant sur les pâles falaises venaient rompre le silence royal qui s’était invité. La taverne de la ville était des plus mouvementées, un nouvel équipage de pirate avait posé l’ancre dans ce lieu paisible et s’imposait d’une façon des plus grossières.

Une vingtaines d’hommes étaient attablés dans la taverne, venant rompre l’ambiance tranquille à laquelle était habituée la gérante. Entourant un homme coiffé d’un ridicule chapeau, ceux-ci hurlaient aux récits tous plus gros les uns que les autres le mettant en scène dans des combats des plus épiques. Un fabulateur, rien de plus, inoffensif qui plus est comme le reste de ses hommes jouant aux pirates.

Ceux-ci étaient observés par un jeune homme accoudé au bar. Un visage aux traits simples encadré par une chevelure rougeoyante passablement longue. Deux perles noires comme la nuit lui servaient d’yeux alors qu’une fine cicatrice barrait l’un d’eux. Un sourire sans joie apparente était plaqué sur son visage alors que son visage était tourné vers les pseudos pirates. Sa longue veste noire rapiécé cachait un long bâton de bois à première vue ordinaire qui pendait à sa ceinture comme un katana. Une pièce d’or usée virevoltait entre ses doigts avec une aisance des plus impressionnantes. Il était très agile de ses mains.

Les pirates ne semblaient pas avoir remarqué cet étrange personnage les dévisageant en lapant avec lenteur son saké. Le chef de la troupe de corsaire termina sa dernière histoire, le mettant en scène dans un combat d’anthologie contre un certains Mihawk, bien connu de tout bretteur se respectant, et ou celui-ci supplia notre grand guerrier de le laisser en vie.

Gartua, nom de l’homme au sourire, détourna son regard avec un signe de tête virulent. Il considérait très clairement la bande comme de simple clown. Le brouhaha était de plus en plus singulier alors que la soirée avançait sous la gouverne de l’alcool coulant à flot.

Les esprits s’échauffaient lentement, laissant la tavernière seule face à une bande de salace désinhibé par leur état d’ébriété avancé. Le chef de la bande s’avança alors vers celle-ci dans une démarche aussi sure que scabreuse.

« Dis moi m’jolie, on va p’sser une nuit m’gique j’crois bien »

Les cris de ses hommes exultant replissa la taverne alors que les yeux de la jeune femme s’écarquillèrent, visiblement terrorisée. D’une poigne de fer il l’attrapa à la gorge et l’approcha délicatement de son affreux trogne.

« On va apprendre à s’connaitre qu’en dis-tu ? »

Le cliquetis d’une pièce tombant sur le bois se fit entendre. Le jeune homme, toujours impassible regardait sa pièce tourner sur le bar alors que les yeux de tous s’étaient braqués sur lui. La pièce s’immobilisa enfin laissant une unique face devant le regard du jeune homme qui ricana délicatement avant de se tourner vers le dégénéré.

« Bon, il semblerait que je dois agir, je te demande donc de bien vouloir la lâcher et de déguerpir avec tes petits copains. »

L’affreux jojo ne semblait pas apprécier le ton enjoué du jeune homme. Il lâcha sa proie et s’avança en tirant au clair une lame de bonne facture vers le fou qui avait osé le prendre de haut. Leurs visages se frôlaient maintenant

« Répète un peu ça pour voir … »

Le sourire sur les lèvres de l’inconnu était plus grand que jamais, d’un agile geste de la main, il ramassa la pièce sur le comptoir avant d’asséner un coup de tête au visage du gaillard dont le nez craqua sinistrement en laissant s’échapper une gerbe de sang qui entacha le front du porteur du coup… le jeu pouvait maintenant commencer.




Mary, c’était le nom de la femme qui donna naissance à notre héros. Celle-ci venait à peine de sortir de l’adolescence lorsqu’elle fut mariée de force à un homme de soit distante bonne famille en échange de quelques Berrys donné à sa famille vivant dans une pauvreté certaine. Celle-ci fut donc « honnêtement » arrachée à sa famille et amenée sur une ile glaciale de North Blue où régnait sans soucis les divers brigands du coin. Elle devint ni plus ni moins que l’esclave de ce trafiquant soumis à des excès de violence régulier.

Quelques mois plus tard, après avoir perdu son innocence ainsi qu’une grande partie de sa grande beauté sous les coups puissant de cet être infâme, elle découvrit avec horreur qu’en son sein grandissait le fruit du monstre qui la retenait captive. Se laissant dépérir à petit feu des suites de l’horreur de sa vie, celle-ci ne pouvait se résoudre à voir grandir cet enfant plus longtemps, et ne pouvant plus accepter cette vie qui était la sienne, le malheur arriva.

Après sa raclée quasi-quotidienne, la jeune femme qui était au bord du gouffre fit l’inévitable. Une paire de gros ciseau s’enfonça profondément dans le thorax de Mary devant les yeux écarquillés de son tortionnaire. Le boucher du village qui servait de médecin parvint à sauver l’enfant aux cheveux de rougeâtre mais il ne put rien faire pour la femme qui se vida de son sang dans une lente agonie. Depuis ce jour, on dit que l’enfant qui naquit dans cette atroce nuit avait vu son visage transformé par le sang de sa mère.

L’enfant fut élevé si on peut dire ça dans divers bar où son père trainait maintenant en quasi permanence. Lorsque ceux-ci rentraient chez eux, l’enfant était passé à tabac par son paternel qui ne supportait pas cet être frêle dont les cheveux à eux seuls rappelait cette macabre nuit où il naquit. Un jour, en fouillant dans les affaires de sa défunte mère, il découvrit une vieille photo souillée de sang et transpercer en son centre lui faisant découvrir pour la première fois celle qui l’avait enfanté, bien qu’encore jeune, l’enfant ne pu retenir ses larmes. Son père le découvrit ainsi, une colère violente éclata. Il prit la raclée de sa vie, la photo fut réduite à néant et la boite qui la contenait démolie. L’enfant gisant sur le sol, le corps tout endoloris découvrit la pièce d’or cachée en son faux fond et la cacha intelligemment dans une des poches de son pantalon rapiécé.

Quelques jours plus tard, le corps toujours stigmatisé par la violence dont avait fait preuve son père, l’enfant trainait dans les rues envahit de neige attendant que son père ait finit de boire dans une des tavernes du coin. S’étant trouvé un coin plus ou moins à l’abri au détour d’une rue, il ressorti la pièce précieusement gardée à l’écart des yeux de tous et commença à la faire tourner machinalement sur le sol. Quelques heures plus tard, il fut découvert par un homme d’âge mûr qui s’installa à ses cotés. Une fois la nuit tombée et son père bien éméché, celui-ci revint et trouva l’homme en compagnie de son enfant. Une altercation s’en suit entre les deux hommes, et le sang coula, Gartua fut libéré des griffes de son tortionnaire par un certains Barry.

L’homme l’emmena avec lui sur un bateau dans un miteux état, une voile noir arborant fièrement celui-ci, Gartua s’en rappelle très bien encore aujourd’hui. Après des jours de navigation accompagnés de quelques hommes qui semblaient obéir au libérateur du jeune garçon, le temps des aux revoir arriva. Le garçon à la chevelure de feu accompagné du vieillard quittèrent le bateau avec pour simple appareil la pièce d’or et un bâton que l’enfant trouvait des plus agréables, il aimait beaucoup les gravures qui y avaient étés gravées.

Après avoir restauré une maisonnette achetée au bourgmestre du petit village, les deux s’installèrent et commencèrent à vivre une vie paisible. Le vieil homme apprit à Gartua les obligations de la vie en société et les bonnes manières, choses complètement omises par son paternel. Une véritable relation de père et fils s’installa entre les deux. Le jeune homme oublia bien vite sa vie antérieure bercé par les trépidantes histoires de son tuteur, ancien pirate, qui lui comptait ses aventures toutes plus formidables les unes que les autres.

A peine âgé d’une dizaine d’année, celui-ci fit part de son désir de devenir pirate à son " grand oncle". Celui-ci ne le prit pas vraiment au sérieux et se contenta de rire à gorge déployée. Néanmoins, à partir de ce jour, le garçon fut restreint à un entrainement intensif, mêlant combat et endurance, il semblerait que son vieil imbécile d’oncle comptait en faire un pirate digne de ce nom. L’enfant souffrait, peut être plus que durant ses longues journées d’errance dans la neige, mais il savait que si il voulait réussir, il se devait de devenir plus fort. S’imposer dans le monde de la piraterie n’était pas donné à tout le monde.

Les années passèrent, et la folie de la puberté prit aux tripes le jeune homme. Il se sentait enfin près à hisser les voiles, à faire plier le monde pirate sous sa puissance. Mais comme dans sa jeunesse, le vieux barry, maintenant passablement affaibli par la maladie qui le rongeait peu à peu, éclata de rire face à la fougue de son apprenti. Le jeune homme entama alors une crise, mettant tout en œuvre pour prouver à son maitre sa valeur. Il combattu divers bandits de la région, vola avec intelligence une bonne fortune, mais rien n’y faisait … l’homme ne donna jamais son consentement.

Un jour, alors qu’il réparait une de ses nombreuses bavures réprimandées par son maitre, la suite de son calvaire continua. Il découvrit son lieu de vie en proie aux flammes et son vieil oncle mourant, qui lui rendit dans une dernière once de vie l’unique objet qui lui tenait à cœur. A sa grande colère, on lui avait arraché l’unique personne qui avait prit soin de lui. En effet, celui-ci avait péri sous les coups d’un mystérieux ennemi, inconnu jusqu’à là de notre héros. C’est dans un mélange de rancœur profonde et de tristesse qu’il rendit à la terre son maitre, mais il se le promit, c’est avec cette arme qu’avait utilisé durant une bonne partie de sa vie son maitre qu’il anéantirait ceux qui l’avaient envoyé aux cieux.

Après ce triste épisode, il quitta l’ile avec une unique information sur ceux qui avaient exécutés son oncle, une voile noire. Le reste restait à découvrir. Livré à lui-même, il sombra à son tour dans les méandres de l’alcool qui avaient détruis son père bien des années auparavant. Allant d’ile en ile, il ne put jamais trouver de nouveau point d’attache et fut très vite enfermé dans une solitude des plus profondes. De plus en plus passif face aux évènements de la vie, il commença à jouer à pile ou face ces choix, même son avenir. Il deviendrait pirate lorsque le destin lui aurait donné son feu vert, mais 7 ans après la mort de celui qui avaient été son unique guide, il en était toujours au même point, cherchant des réponses qu’il ne trouverait probablement jamais.